vendredi 25 avril 2008

La télé du Golfe, c'est tout un poème


La Star Academy a été déclinée dans beaucoup de pays, y compris arabes. Mais dans les pétromonarchies du Golfe, on a innové : au lieu de chanter, les candidats doivent improviser des poèmes. Et la polémique n'a pas tardé...
"L'émission Le Poète du million est un phénomène de masse au niveau de toute la région, s'exclame Al-Bayan, des Emirats. La principale raison de son succès est probablement qu'elle puise dans l'héritage culturel local. C'est une flamme d'espoir au milieu de l'obscurité des émissions importées."
De son côté, le quotidien saoudien Al-Riyadh se félicite de ces "vedettes qui sont des exemples à suivre pour nos jeunes à la recherche d'authenticité.
Le Poète du million est une émission de la chaîne émirienne Abou Dhabi TV. Elle ressemble en tout point à la Star Academy ou à Nouvelle Star – à la différence près qu'au lieu de chanter une chanson, les candidats doivent improviser un poème. Et alors que l'émission vient de terminer sa deuxième saison, son succès est énorme : "Soixante millions de téléspectateurs pour Le Poète du million", clame Al-Raya, du Qatar.
"Plus de 300 extraits de l'émission sont postés sur Youtube, et certains ont été vus plus d'un quart de million de fois", enchérit Al-Riyadh. Et les choses ne semblent pas devoir s'arrêter là, puisque d'autres chaînes sont déjà le même créneau. Citons à titre d'exemple la chaîne koweïtienne Al-Rai et la chaîne jordanienne Al-Awtan.
Le phénomène concerne essentiellement les pays du Golfe, avec de rares participants de Jordanie, de Syrie ou d'Irak, mais guère d'Egypte ou du Maghreb. Cet ancrage s'explique d'une part par la forme de la poésie issue de la tradition bédouine et déclamée en dialecte du Golfe, d'autre part par les sujets abordés : "Le jury impose aux candidats les sujets. Pour l'une des soirées, c'était l'allégeance au prince et le chameau", explique par exemple Al-Bayan, de Dubaï, c'est-à-dire des sujets on ne peut plus classiques dans la poésie arabe.
Al-Riyadh cite aussi d'autres sujets recommandés, comme l'attachement à la patrie, l'amour pour le roi, le Conseil de coopération du Golfe, le Liban, la Palestine et Bagdad, le café en tant que symbole de l'hospitalité.
Or, voilà que ces sujets ne font pas l'unanimité. Car pour la deuxième fois, c'est un Qatarien qui remporte la compétition, et ce malgré le soutien sans faille des Saoudiens pour "leur" candidat Nasser Al-Fraânah : "Les Saoudiens ont envoyé des centaines de milliers de textos à la chaîne", souligne le quotidien saoudien Al-Watan, qui cite le chiffre d'un des deux opérateurs de téléphonie mobile : "530 000 en un mois, dont 112 000 les trois derniers jours."
L'amertume saoudienne est telle qu'un site a été créé pour appeler au boycott la prochaine édition. www.laalmillion.com déclare avoir pour but de "faire apparaître la vérité de ce qui se passe autour de nous, où l'on profite de notre argent pour des choses qui provoquent des problèmes dans la société et des tensions entre tribus".

mercredi 23 avril 2008

Dictionnaire des mots d’origine arabe


Si cela trotte dans l’esprit de beaucoup de gens lettrés, travaillés sans doute par la curiosité d’en savoir plus, lui, Salah Guemriche, l’a fait. Avec brio. Oui, maintenant, on peut consulter le dictionnaire des mots français d’origine arabe.
Et ce n’est pas peu, puisqu’« il y a deux fois plus de mots français d’origine arabe que de mots français d’origine gauloise ! », lit-on dans la quatrième de couverture. Certains mots, dont la signification est non moins dérisoire, des mots « folkloriques ou culinaires », pour reprendre ceux de Assia Djebar, sont connus comme étant d’origine arabe, et sont écrits à tout bout de champ, avec trop de franchise, beaucoup d’autres viennent par le biais d’autres langues, italienne, espagnole…, sciemment cachés, dirait-on, qui ont été traqués, débusqués, mis à jour, enfin quelque part libérés ! De fait, il n’y a pas que « besef », « kif-kif », « couscous », « charabia »… Tout le savoir universel dans la langue française, de l’agriculture à la pharmacie en passant par la zoologie, l’astronomie, la botanique, la médecine, les mathématiques et bien d’autres disciplines, est truffé ou plutôt enrichi ou soutenu de mots arabes et ce, pour certains, depuis plusieurs siècles jusqu’à nos jours. Oui, savez-vous que le mot « @robase », très usité en ces temps de fébrile informatique et Internet, est d’origine arabe ?! Le dictionnaire donne à lire pour chaque mot, un texte. Et il y en a autant de mots, allant de Rabelais à Houellebecq. Comme quoi, « il n’y a jamais eu de sang pur et de langue sans alliage », disait. Antoine Rivarol en 1874, déjà. Le dictionnaire est préfacé par Assia Djebar, de l’Académie française, qui qualifie ces mots de « mots-ponts ou mots-passerelles », pour ceux dont la langue maternelle n’est pas le français et qui, devant la pratiquer pour une raison ou une autre, peuvent ainsi valoriser là leur, qui semblait jusque-là (les) handicaper quelque part. C’est dire qu’on a sous les yeux plus d’un simple dictionnaire.
Dictionnaire des mots français d’origine arabe
Salah Guemriche/éditions du Seuil/ mai 2007/878 pages

jeudi 17 avril 2008

A Découvrir Whatever Lola Wants .... Trés beau Film(Extraits)


Whatever Lola Wants
2008
de Nabil Ayouch
avec Laura Ramsey, Assaad Bouab
Lola, 25 ans, vit à New York où elle travaille pour la Poste en rêvant d'une carrière de danseuse. Youssef, son meilleur ami, est un jeune Egyptien gay installé à New York pour y vivre comme il l'entend. C'est par lui que Lola découvre l'histoire d'Ismahan, star de la danse orientale, véritable légende au Caire.
Dans le restaurant où Youssef travaille, Lola rencontre un autre Egyptien, Zack. L'idylle tourne rapidement court quand Zack prend conscience des différences culturelles qui les séparent et rentre en Egypte. Sans réfléchir, Lola, aussi impulsive que naïve, décide immédiatement de le suivre, sous les yeux effarés de Youssef.
Arrivée au Caire, déçue par l'accueil de la famille de Zack autant que par l'attitude du jeune homme, Lola se met en tête de retrouver la fascinante danseuse Ismahan.
Pour visiter le site du film cliquez ici
On retrouve dans les acteurs Hichem Rostom et Hind Sabri et la musique du film est signé Natsaha Atlas

dimanche 13 avril 2008

La littérature arabe à l'honneur à Londres


La littérature arabe sera à l'honneur à Londres en ce mois d'avril. Ceci lors du salon «London book fair» qui se tient cette année du 14 au 16 avril au "Earls court exhibition Center".
Organisé par Reed Exhibitions Companies, ce salon est l'un des plus importants événements du Royaume-Uni. Pour cette édition, c'est le monde arabe et sa littérature qui seront célébrés à travers un programme riche touchant aux différents aspects du livre arabe. Trois jours de débats, de rencontres et d'échange en présence de plus de 40 auteurs, critiques et professionnels de l'édition. Les 22 pays de la Ligue arabe seront à l'honneur à travers une programmation qui met en évidence la diversité et la richesse de la littérature arabe.
Ainsi, des auteurs à la grande notoriété comme Laila Abuzeid, Bahaa Taher, Faïsal Darraj, Hicham Matar, Amjad Nasser, Jean Makdissi prendront part à une série d'entretiens, de discussions et de débats afin de renforcer les relations culturelles avec et entre les pays du monde arabe.
Le salon de Londres, en choisissant la littérature arabe comme invité d'honneur, ambitionne d'augmenter le nombre des œuvres arabes traduites en anglais. Ceci à travers la mise en valeur des tendances actuelles en matière de littérature arabe contemporaine.

lundi 7 avril 2008

La Télé Belge ouvre ses studios à AL Jazeera


La RTBF(Radio Télévision Belge Francophone) a accueilli la chaîne Al Jazeera Children’s Channel dans ses studios samedi soir. La chaîne qatarie y présentait en direct une émission spéciale consacrée à la situation des enfants arabes dans les pays européens en posant la question de leur intégration ou de leur assimilation. Une quarantaine d’enfants issus de l’immigration arabe étaient présents sur le plateau pour partager leur expérience.
L’émission spéciale du débat hebdomadaire « Nadhra Ala… » (Un regard sur), d’une durée de 90 minutes, était présentée depuis Bruxelles avec un plateau à Marseille et un autre à Londres.
« Ce n’est pas un hasard si nous avons choisi Bruxelles. C’est un symbole à la fois par rapport au statut de capitale européenne de Bruxelles », a souligné le directeur général exécutif d’Al Jazeera Children’s Channel, Mahmoud Bouneb.
Ce magazine pour enfants s’est intéressé à de nombreuses et vastes questions, telles que les obstacles de l’intégration naturelle des enfants, les complexes de la langue et de la religion, le rôle de l’habitat, la citoyenneté, l’affiliation, la dualité culturelle ou la perte d’identité. Les enfants présents sur les trois plateaux européens étaient invités à exprimer leur expérience et leur opinion en la matière.
« Les enfants peuvent aborder le sujet avec beaucoup d’aisance, ils racontent simplement ce qu’ils vivent et comment ils voient les choses », explique Mahmoud Bouneb.
Sorte de compilation de témoignages d’enfants entrecoupée de reportages, l’émission a permis aux enfants immigrés de deuxième ou troisième génération de partager leur quotidien avec des enfants vivant dans des pays arabes. Grâce à des interprètes, les enfants pouvaient dialoguer en français, en anglais ou en arabe.
Le commissaire européen en charge de l’Education, de la Formation, de la Culture et du Multilinguisme, Ján Figel, était l’un des invités de cette émission.
« Il faut rappeler que l’année 2008 est l’année européenne du dialogue interculturel. Je pense que nous devons profiter de toutes les occasions qui nous sont données pour rendre le dialogue meilleur », a indiqué le commissaire.