samedi 8 novembre 2008

Abu Dhabi s'imagine en grand centre de production de media


Twofour54 veut devenir un grand centre de contenu pour 300 millions d'arabophones dans le monde. Une douzaine d'entreprises multinationales de média se sont déjà associées au projet
Après le projet d'implantation du Louvre, après le projet de construction d'un nouveau musée Guggenheim, Abu Dhabi a lancé la construction du Media Zone, un ensemble de bâtiments d'une surface de 250.000 mètres carrés. Pour l'heure, il n'y a que des pelleteuses mais le but est d'attirer les grands groupes de média mondiaux dans plusieurs disciplines.
« Nous voulons devenir une plate forme de création de contenu pour les pays arabes, explique Wayne Borg, directeur opérationnel du projet. Nous visons les médias presse traditionnels mais aussi la télévision, le cinéma, l'animation et les jeux vidéos ».
Aujourd'hui, 30.000 mètres carrés de bureaux sont disponibles sur un campus temporaire et une douzaine d'organisations internationales ont été séduites par le concept dont CNN, la BBC, Reuters et le Financial Times. Comment mesurer le succès d'un tel projet ? « Lorsque les locaux produiront du contenu pour le monde arabe », assure Wayne Borg.
Le projet est suffisamment avancé pour posséder sa propre marque, twofour54, qui fait allusion à la latitude et longitude d'Abu Dhabi. Elle se déclinera sur quatre branches, twofour54 Tadreeb, un centre de formation aux métiers du multimédia, towfour54 Ibtikar, un fonds d'incubation et d'investissement dans des projets multimédia, twofour54 Intaj, pour la location des équipements de production, de postproduction et de diffusion et twofour54 Tawasol pour la commercialisation des programmes, des contenus et l'installation des entreprises.
Pour se donner les moyens de la réussite, Abu Dhabi a mis l'accent sur l'éducation, que cela soit avec les programmes de formation de la BBC ou de la Fondation Thomson Reuters pour les journalistes, mais aussi avec des cours de production et de post-production de long métrage. Et pour compléter le tout, le gouvernement a lancé aussi un incubateur local.
La mise de fonds semble considérable mais son montant n'a pas été dévoilé. « Ce n'est pas l'argent qui est important, affirme Tony Orsten, directeur général de twofour54, mais la dynamique du projet qui nous a déjà permis d'attirer les meilleurs.
« Notre principale cible est constitué par les 300 millions d'arabes dont 60% ont moins de 25 ans », poursuit Wayne Borg. « Le potentiel est énorme », souligne Claudia Gehre, présidente de Ramdom House Arabia, qui va ouvrir une maison d'édition en langue arabe. Fredéric Sichler, l'ancien directeur de Studio Canal, qui préside maintenant Rotana Films, la branche cinématographique du prince saoudien Al-Waleed, est de cet avis. Le regroupement en un seul lieu des divers métiers des médias est une bonne chose. Quant à la production de contenu local, sa société basée au Caire s'y illustre déjà. Elle vient de racheter les droits de « Ragol al Mostaheel » (l'homme de l'impossible) qui raconte les aventures extraordinaires d'un agent secret égyptien contre les espions occidentaux. Cela change des productions hollywoodiennes où les méchants sont systématiquement du Moyen-Orient.
La Media Zone d'Abu Dhabi risque de se heurter à la concurrence de la voisine, Dubai Media City. Toutefois, Tony Orsten écarte cette possibilité. « Notre concept de formation, d'éducation et d'incubateur a séduit nos partenaires actuels, note le directeur général. On peut imaginer des satellites de twofour54 à Dubai mais aussi en Egypte et dans d'autres endroits du monde ».
(Source LaTribune.fr)

Aucun commentaire: